Encens : entre science, traditions et spiritualité.

Publié le 15 août 2025 à 22:48

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Depuis des millénaires, l’humanité brûle de l’encens. Des temples de l’Égypte ancienne aux églises médiévales, en passant par les marchés arabes ou les pratiques asiatiques, ses volutes ont toujours fasciné. Mais pourquoi ce simple mélange de résines, de bois et de parfums continue-t-il à occuper une place si spéciale dans nos vies ?

Le pouvoir olfactif : ce que dit la science

L’odorat est directement relié au système limbique, la partie du cerveau qui gère les émotions et la mémoire. En clair : une odeur n’est jamais “juste” une odeur. Elle peut réveiller une émotion enfouie, calmer une angoisse ou au contraire stimuler la vigilance.

Des études modernes confirment ce que les anciens savaient intuitivement :

  • L’oliban (frankincense) contient des composés comme l’acétate d’encensol, étudiés pour leurs effets anti-inflammatoires et anxiolytiques.

  • La myrrhe possède des propriétés antiseptiques et aurait même un effet analgésique.

  • L’ambre et d’autres encens résineux stimulent la sécrétion de sérotonine, contribuant à une sensation de détente et de bien-être.

Ainsi, allumer de l’encens, ce n’est pas qu’un geste symbolique : c’est aussi une petite action chimique qui agit sur le corps et l’esprit.

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L’encens dans les religions et traditions spirituelles

L’encens n’est pas qu’une question d’odeur agréable : il est profondément enraciné dans les rituels sacrés.

  • Dans le christianisme : depuis les premiers siècles, l’encens accompagne les liturgies. Dans les églises catholiques et orthodoxes, la fumée symbolise la montée des prières vers le ciel, reliant l’homme au divin.

  • Dans l’islam : l’encens n’a pas de rôle liturgique officiel. Lorsqu’il est brûlé dans une mosquée ou lors de mariages, c’est avant tout comme parfum pour honorer les invités et purifier l’air. Toutefois, dans la médecine traditionnelle islamique, l’oliban et d’autres résines sont utilisés pour purifier, calmer et soutenir la santé. Le Prophète ﷺ aimait les bonnes odeurs et se parfumait au musc, soulignant combien la fragrance est associée à la pureté et à la dignité.
    👉 Sur le plan religieux, l’encens est "halal" tant qu’il reste un parfum et non un talisman. Utiliser l’encens pour “chasser le mauvais œil” ou attirer la chance relèverait de la superstition, ce qui n’est pas conforme à la foi. La règle reste : intention pure, modération et respect des sources naturelles.

  • Dans l’hindouisme et le bouddhisme : il accompagne méditations, prières et offrandes, créant une atmosphère propice au recueillement.

  • Au Japon : l’art du Kōdō (“voie de l’encens”) en fait une véritable cérémonie où l’on écoute les parfums comme on écouterait de la musique.

  • Dans les cultures africaines et arabes : le bakhoor et d’autres résines sont incontournables dans les mariages, les rituels de purification et même les soins postnataux.

Partout, l’encens est vu comme un médiateur invisible entre l’humain et le sacré, entre le corps et l’esprit.

 


Comment l’encens agit dans notre quotidien

Au-delà des temples et des cérémonies, l’encens trouve aussi sa place dans la vie de tous les jours.

  • Purification de l’air : un morceau de résine suffit à transformer l’atmosphère d’une maison.

  • Préparation spirituelle : avant une prière ou une méditation, son parfum aide à ralentir et à se recentrer.

  • Bien-être physique : certains encens aident à dégager les voies respiratoires et apaisent de petits inconforts (rhume, ...).

  • Soutien émotionnel : enveloppant, leurs effluves rassurants créent une bulle de sérénité.

 


Des senteurs aux personnalités bien distinctes

  • Oliban (frankincense) : purifiant, il favorise la concentration et accompagne la méditation.

  • Myrrhe : plus épicée et résineuse, elle soutient la guérison et apaise la toux.

  • Ambre : doux et réconfortant, parfait pour un moment cocooning.

  • Bakhoor : mélange raffiné de copeaux de bois et d’huiles parfumées, star des mariages et des grandes occasions au Moyen-Orient.


Intégrer l’encens à ses rituels modernes

  • Le matin : un peu d’oliban pour démarrer la journée dans une atmosphère claire.

  • Le soir : l’ambre ou le santal pour relâcher la pression après le travail.

  • Lors des soins : une touche de myrrhe avec un bain de vapeur pour purifier la peau et apaiser le corps.

  • Le vendredi : quelques volutes avant la prière pour calmer l’esprit et trouver la concentration.


Un héritage à faire vivre

L’encens n’est pas qu’un parfum : il est mémoire, soin, symbole et rituel. Dans les églises comme dans les maisons, dans les mariages comme dans les moments de solitude, il garde une fonction intemporelle : purifier, apaiser et relier.

 

Et si vous rallumiez un peu d’encens aujourd’hui ? Il suffit parfois de quelques volutes pour transformer l’air… et l’humeur.

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Fun fact historique 🌍✨

Saviez-vous que l’encens valait parfois plus cher que l’or ?
Dans l’Antiquité, les routes de l’encens ( reliant l’Arabie du Sud à l’Égypte, Rome et l’Inde — faisaient circuler l’oliban et la myrrhe comme de véritables trésors. Ces résines étaient si précieuses qu’elles ont contribué à l’essor de grandes cités caravanières comme Pétra, aujourd’hui en Jordanie.

Autrement dit : ce que l’on brûle aujourd’hui dans nos salons pour créer une ambiance cosy était jadis une marchandise de luxe, réservée aux rois, aux temples… et même offerte aux divinités lors des rituels sacrés.

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